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Semaine dominicaine : la spiritualité dominicaine.

Comment définir la spiritualité dominicaine ?

Voici comment les frères prêcheurs se présentent :

Dans l’opinion commune, le dominicain, c’est l’intellectuel ! Mais de quoi parle t-on ? S’il étudie sans cesse dans le livre des Écritures mais aussi dans le livre de la vie, c’est qu’il veut transmettre dans sa prédication ce qu’il ne possède pas, parce qu’il est serviteur d’une vérité qu’il doit chercher sans cesse. 

Il y a une composante propre à la prédication dominicaine : un amour têtu pour la vérité. VERITAS est même devenu la devise, presque insolente, que l’on trouve gravée sur les chaires et les cathèdres des Frères prêcheurs. Ce zèle pour la vérité a pu engendrer les images tenaces du dominicain inquisiteur, dogmatique ou polémique. Et il faut admettre que, mal compris, il a pu justifier la violence. La prétention de détenir la vérité est-elle encore soutenable ?

Cependant, Dominique avait bien compris que la vérité, comme la charité, était la supême miséricorde. Dès lors, l’étude est devenue, dans la famille dominicaine une observance proprement religieuse : il n’y a pas de parole vraie sans une rumination silencieuse de la Parole de Dieu, incarnée dans l’Écriture, la tradition de l’Église et l’histoire des hommes.

Notre temps est toujours en quête de vérité et, quelles que soient ses formes, la prédication dominicaine procède de la volonté de répondre à cette attente. Mais certainement pas en assénant des vérités toutes faites. La vérité, qui jamais ne se possède (qui prétendrait enfermer Dieu dans des définitions ?), nos frères la cherchent, la suivent, la pistent, partout où, dans ce monde, elle les précède. Et ils invitent tous ceux qu’ils rencontrent à la chercher avec eux. 

Voici quelques autres devises qui orientent notre vie :

In dulcedine societatis,
quaerere veritatem

Dans la douceur de la fraternité, chercher la vérité (saint Albert le Grand). La vie communautaire donne à l’enseignement un caractère tout à fait particulier, tant pour les relations entre enseignants que pour la relation étudiant–enseignant. La Parole est partagée avant d’être enseignée. Plus généralement, il faut peut-être comprendre que c’est dans l’amour que se trouve la vérité.

Contemplare
et aliis contemplata tradere

Contempler et transmettre aux autres ce qu’on a découvert dans la contemplation. Voilà l’adage qui a conduit Thomas d’Aquin, Catherine de Sienne ou Maître Eckhart aux confins de la mystique, et qui pousse la communauté dominicaine aujourd’hui à l’enseignement et à la prédication sur tous les médias (télévision avec Le Jour du Seigneur, les Éditions du Cerf, la radio, Internet comme pour La Retraite dans la ville, etc.)

Verbo et exemplo

La parole et l’exemple. Mot d’ordre des prêcheurs. Pour être vrai, il faut vivre ce que l’on annonce et partager ce que l’on vit.

Bonum est diffusivum sui

Le Bien se diffuse ! La redécouverte par les dominicains de la vie apostolique les fait passer d’une priorité de la prière à une priorité de la foi qui se communique et se transmet. La contemplation se vit dans l’action même de la communication. C’est pourquoi ils sont des prêcheurs.

Laudare, Benedicere, Praedicare

Louer, parce que le premier acte de tout prêcheur est de se décentrer de lui-même, pour laisser Dieu être Dieu en lui et parler par lui. Et la louange est décentrement de soi par excellence.
Bénir, parce que la prédication dominicaine ne consiste pas à asséner des vérités, mais à annoncer la bonne nouvelle du salut. C’est bénir, parce qu’on ne peut le faire sans amour.
Prêcher, enfin et bien sûr, puisque c’est à cela que le Seigneur nous a appelés dans sa miséricorde.

Source : site des Dominicains de la Province de France (pour aller plus loin : lire)

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