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Temps de prière pour le 5ème dimanche de Pâques

avec une partie des commentaires de Claude

en pdf ici

ou en direct :

Matériel : une bougie, une Bible et (le cas échéant) un bouquet de fleurs des champs ou du jardin [proposition préparatoire pour et avec des enfants].

Dresser le lieu de la prière – approprié à la maison et aux personnes réunies – avec le bouquet, la bougie, la Bible et tout ce qui peut vous aider à la prière

Entrée dans la prière

«Nous voici rassemblés en ton Nom , Seigneur,

Nous nous mettons en ta Présence, sûrs que tu es déjà là, présent.

Nous allumons cette bougie pour le signifier.

Cette flamme toute petite, parfois vacillante, dit aussi la fragilité que nous expérimentons en cette période : nous voici devant toi tels que nous sommes avec notre désir d’être te chercher et notre foi qui nous fait être là même si parfois elle est vacillante.»

[avec des enfants, chacun en prenant la bougie dans ses mains peut dire son prénom, manière de dire «Me voici Seigneur»]

«Nous voici rassemblés en ton Nom Seigneur

[et nous prenons le temps de tracer un beau signe de croix]

… an nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.

Nous voici rassemblés dans nos maisons et nous sommes en communion avec nos frères et soeurs de nos villages

Nous voici rassemblés en communauté à distance autour de ta Parole, Seigneur

Que vive mon âme à te louer! Tu as posé une lampe,
Une lumière sur ma route, ta parole Seigneur, ta parole seigneur

1. Heureux ceux qui marchent dans tes voies, Seigneur!
De tout mon coeur je veux garder ta parole, ne me délaisse pas, Dieu de ma joie!

2. Heureux ceux qui veulent faire ta volonté,
Je cours sans peur sur la voix de tes préceptes Et mes lèvres publient ta vérité.

3. Heureux ceux qui suivent tes commandements!
Oui, plus que l’or, que l’or fin, j’aime ta loi; Plus douce que le miel est ta promesse.

4. Heureux ceux qui méditent sur la sagesse!
Vivifie-moi, apprends-moi tes volontés; Dès l’aube, de ta joie tu m’as comblé.

Première lecture

« Ils choisirent sept hommes remplis d’Esprit Saint » (Ac 6, 1-7)

Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là, comme le nombre des disciples augmentait, les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien. Les Douze convoquèrent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Cherchez plutôt, frères, sept d’entre vous, des hommes qui soient estimés de tous, remplis d’Esprit Saint et de sagesse, et nous les établirons dans cette charge. En ce qui nous concerne, nous resterons assidus à la prière et au service de la Parole. » Ces propos plurent à tout le monde, et l’on choisit : Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche. On les présenta aux Apôtres, et après avoir prié, ils leur imposèrent les mains. La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi.

– Parole du Seigneur.

Commentaire de Claude Beynier, diacre

Nous sommes toujours dans le livre des actes des apôtres, mais nous avons fait un véritable bond et sommes passés du chapitre 2 au chapitre 6, L’histoire de la première communauté de chrétiens continue. Mais tout n’est pas comme dans le premier chapitre où, souvenez-vous, les relations étaient idéales.

Au chapitre trois, Pierre et Jean sont les principaux acteurs. Ils guérissent un homme paralysé, et prêchent pour le saint nom de Jésus Christ à cause de ce miracle, les juifs du sanhédrin les font arrêter au chapitre quatre. Mais devant leur assurance, ils les relâchent en leur interdisant e continuer à prêcher. Pierre et Jean continuent pourtant. De nombreuses personnes se convertissent, en particulier des gens riches qui mettent tous leurs biens en vente pour remettre le fruit de la vente à la communauté. Le chapitre cinq est beaucoup plus sombre. En effet, il commence par le récit d’un couple : Ananie et son épouse Saphira qui gardent une partie de la vente d’une propriété pour eux. La sanction est terrible. Puisqu’après un interrogatoire de Pierre, prouvant qu’ils mentent, ils sont tous les deux soudainement terrassés par la mort. La réputation des apôtres grandit et les gens affluent de partout dans l’espoir de faire guérir leurs malades. Les juifs du sanhédrin en prennent ombrage et font arrêter tous les apôtres et les jettent en prison, mais pendant la nuit l’ange du seigneur les libère et ils retournent prêcher au temple. Les gardiens trouvent le cachot vide avec les portes verrouillées. Ils sont donc arrêtés de nouveau. Un homme nommé Gamaliel, docteur de la loi arrive à convaincre les juifs que cette histoire n’est qu’un épisode sectaire parmi d’autres et ils sont relâchés, non sans avoir été fouettés…

Aujourd’hui, les tensions apparaissent : D’un côté, les hellénistes, des juifs nés dans des contrées grecques ou païennes, et de l’autre des juifs nés en Judée et parlant l’araméen. Comme souvent, les différences créent des conflits : les premiers reprochent aux seconds d’avantager leurs veuves juives de Judée au moment de la distribution des vivres. Pour résoudre le conflit dans l’église naissante, les apôtres trouvent alors la solution : nommer sept hommes pour le service des tables ; c’est-à-dire veiller à la distribution des biens de façon équitable, en veillant bien aux plus pauvres. Ce sont les premiers diacres. Les apôtres sont sages : ils proposent aux disciples de choisir eux-mêmes ces hommes. Et pourtant, comme vous l’avez surement remarqué, tous, ont des prénoms grecs.

Mais, bien sûr, les diacres ne vont pas se contenter du service de la table, eux aussi vont annoncer la Parole. Je vous rappelle que ce ministère a été rétabli par le concile Vatican II. 

Une figure va émerger tout particulièrement : c’est celle d’Etienne

Dans les Actes des Apôtres, de nouveaux témoins du Christ apparaissent aux côtés des disciples. Ainsi Étienne, qui ose tenir tête aux juges du sanhédrin « lesquels grincent des dents contre lui ». Son procès bâclé et sa passion ressemblent à ce qu’a subi le Christ. Mais, à la fin de ce chapitre, l’évangéliste Luc dévoile que le résultat sera bien différent de celui attendu par les persécuteurs d’Étienne car la Bonne Nouvelle se répandra de plus en plus. Le jeune pharisien Saül, qui avait approuvé ce meurtre, connaîtra peu après un « retournement » extraordinaire et deviendra Paul, le grand Apôtre

Etienne n’occupe dans les Actes que tout juste deux chapitres. Paul, lui, en remplit treize. S’il est difficile de les mettre en parallèle, il est impossible de les séparer. Saul voit dans Etienne la figure même du Juif qui a trahi la foi d’Israël, et jusqu’à ce que l’achève la dernière pierre et qu’Etienne à genoux expire dans un grand cri : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (7, il le surveillera pour s’assurer que l’honneur de Dieu est vengé », le récit racontera la rencontre de Paul et de Jésus sur la route de Damas. Entre la prière du martyr et la vocation de l’apôtre, le lien est immédiat. L’obstination de Saul produit la mort du disciple de Jésus, qui obtiendra la foi du persécuteur. Etienne est le premier martyr chrétien.

Psaume

(Ps 32 (33), 1-2, 4-5, 18-19)

R/ Que ton amour, Seigneur, soit sur nous, comme notre espoir est en toi ! ou : Alléluia ! (Ps 32, 22)

Le psaume précédent chantait le pardon de Dieu. Ce psaume célèbre la joie du pèlerin pardonné.

Pour l’anecdote, ce psaume contient autant de vers que de lettres dans l’alphabet hébreu.

C‘est un psaume de louange au Dieu créateur, les instruments de musique sont de la partie. Le psalmiste célèbre non seulement Dieu, mais aussi la Parole de Dieu : la parole créatrice, elle aussi. On se souvient ici du prologue de Jean

C’est aussi un psaume de confiance : Dieu veille sur ceux qui croient en Lui et les délivrer de la mort.

C’est aussi une annonce de la résurrection

[à lire à plusieurs voix si c’est possible]

Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !

Hommes droits, à vous la louange !

Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,

 jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;

il est fidèle en tout ce qu’il fait.

Il aime le bon droit et la justice ;

la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,

qui mettent leur espoir en son amour,

pour les délivrer de la mort,

les garder en vie aux jours de famine.

Évangile « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-12)

Alléluia. Alléluia. Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre coeur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : ‘Je pars vous préparer une place’ ? Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. » Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres oeuvres. Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des oeuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Commentaire de Claude Beynier, diacre

Cet évangile est très connu et je sais que les équipes funérailles ont du souvent prêcher sur ce joli passage. En effet, il est plein à la fois de poésie et d’espérance. Jean écrit à la lumière de la résurrection du Christ, mais, les apôtres, eux, ne comprennent pas tout le message du Christ. Ils voient en Lui le messie de Dieu, mais c’est aussi leur ami. Ils L’ont suivi depuis le début. Certains, espèrent encore qu’Il va délivrer le peuple du joug de Rome, d’autres qu’Il va devenir un roi. Mais non, décidément, ils ne le voient pas mourir, pas encore.

A chaque fois que l’on lit un évangile, il faut d’abord se mettre en situation. Pour cela, il faut lire le chapitre précédent, ainsi que le suivant. Jésus vient de vivre la dernière cène avec ses apôtres. Il leur a donné le grand commandement : « aimez-vous les uns les autres » après avoir dit « c’est pour peu de temps que Je suis avec vous ». Plusieurs fois, Il a tenté de leur faire saisir qu’Il allait mourir, et de quelle façon, mais ils n’ont rien compris…Et pourtant, pourtant, il a utilisé la parabole du grain de blé qui meurt, est mis en terre puis porte des fruits. L’heure est venue de sa passion, Il a vécu une terrible angoisse, mais Il a accepté le sacrifice. Il leur a lavé les pieds pour leur faire comprendre qu’Il est à la fois Maître et serviteur.

Il est avant tout le serviteur, sa gloire ne sera pas celle qu’ils attendent. Même, Pierre, Jean et Jacques qui ont vécu la transfiguration, n’ont pas compris qu’Il va ressusciter. Pourtant, c’est un discours d’adieu, car Il sait que l’heure est venue de passer de ce monde à son Père (pour prendre le langage johannique) …Bien sûr, Il parle de l’après, de ce qu’il adviendra de nous. Mais pas seulement ! Avant de nous parler de la mort, Il nous parle de Vie…

Quelles sont ces demeures dont Jésus nous parle ? Ces demeures, Il nous le dit au chapitre suivant, elles sont en nous ! Nous sommes les demeures, Le Père demeure en Jésus et Jésus demeure en nous. C’est en nous que Jésus a préparé une place, pour toute notre vie terrestre de chrétien.

Les disciples sont des témoins et Il leur annonce qu’ils souffriront eux aussi. Dans le chapitre suivant, Il précise qu’ils seront persécutés.

Thomas avec son bon sens habituel, ose la question : « Où vas-Tu ? Quel est le chemin ? »

Jésus est un homme, un Dieu. Il est serviteur et maître, Il est le berger et la porte. Il est aussi le chemin vers le Père…

Et nous qui sommes ici et maintenant, nous savons que nous ne serons pas persécutés à cause de notre foi, alors que d’autres dans le monde le sont. A chaque messe, nous proclamons notre foi. Nous croyons en la résurrection de jésus, en la résurrection de la chair, au pardon des péchés, à la vie éternelle et pourtant, nous sommes souvent un peu perdus comme les apôtres.

Devant la mort, la souffrance, la maladie, la solitude et bien d’autres malheurs, cette foi vacille…Le chagrin, la peur, la mélancolie nous guettent. Prions, prions du fond du coeur, et Remettons notre vie entre les mains de Jésus qui intercède pour nous auprès du Père. Alors nous pourrons être de vrais disciples et faire les oeuvres dont Il nous parle. Chacun selon son talent. Laissons de la place dans nos coeurs pour accueillir Dieu, Père, Fils et Esprit. Soyons les demeures. Pour cela nous sommes les pierres vivantes du psaume. C’est en nous que ce construit aussi le royaume. Individuellement, mais aussi collectivement. Nous sommes un peuple destiné au salut par le baptême. A nous d’annoncer l’Evangile !

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », disait saint Irénée

Soyons présents, soyons des signes vivants du Christ vivant. En ce temps curieux de confinement, de nombreux signes sont déjà là : la solidarité, l’amitié, les attentions nombreuses et variées. Jésus est au milieu de nous lorsque nous prions ensemble, les uns pour les autres.

Intentions Prière

«En ce dimanche, nous pouvons confier nos intentions de prière.

Nada te turbe, nada te espante ;
Quien a Dios tiene, nada te falta.
Nada te turbe, nada te espante ;
Solo Dios basta.

Que rien ne te trouble
que rien ne t’effraie,
tout passe,
Dieu ne change pas,
la patience obtient tout ;
celui qui possède Dieu
ne manque de rien :
Dieu seul suffit.

– Seigneur, nous te confions tous celles et ceux qui ne sont pas rassurés en cette période, qui souffrent dans leur chair et dans le cœur et pour tous celles et ceux qui les soutiennent

Que rien ne te trouble ! Nada te turbe

– Seigneur tu nous invite à creuser en nous le désir de te chercher

Que nous puissions trouver dans notre quotidien un moment de pause

Que rien ne te trouble ! Nada te turbe

– Seigneur nous te confions cette semaine, avec ce nouveau rythme

Que chacun puisse avancer dans la confiance

Que rien ne te trouble ! Nada te turbe

– Seigneur…

Nous pouvons prier Celui que Jésus nous invite à appeler Abba, père : «Notre Père…» pour creuser en nous le désir de le trouver

Et en ce mois de Marie, nous pouvons aussi prier Marie, la mère de Dieu.

Je vous salue Marie…

Que le Seigneur tout puissant nous bénisse !

Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit

Prolongements

Pour aujourd’hui,

Comment vais-je vivre ce dimanche ? un jour pas comme les autres (parfois en ce temps de confinement, nous perdons la notion du temps)

Pour cette semaine,

Comment vais-je aborder ce nouveau rythme ? refaire tout comme avant ? qu’est-ce que j’ai appris de ce confinement ? qu’est-ce que je veux désormais mettre en œuvre ?

Une légende proposée par Claude à méditer

Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les hommes étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement de leur divinité que Brahma, le maître des dieux, décida de leur ôter le pouvoir divin et de le cacher à un endroit où il leur serait impossible de le retrouver. Le grand problème fut donc de lui trouver une cachette.

Lorsque les dieux mineurs furent convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci : — Enterrons la divinité de l’homme dans la terre.

Mais Brahma répondit : — Non, cela ne suffit pas, car l’homme creusera et la trouvera.

Alors les dieux répliquèrent : — Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.

Mais Brahma répondit à nouveau : — Non, car tôt ou tard, l’homme explorera les profondeurs de tous les océans, et il est certain qu’un jour, il la trouvera et la remontera à la surface.

Alors les dieux mineurs conclurent : — Nous ne savons pas où la cacher car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer d’endroit que l’homme ne puisse atteindre un jour. Alors Brahma dit : — Voici ce que nous ferons de la divinité de l’homme : nous la cacherons au plus profond de lui-même, car c’est le seul endroit où il ne pensera jamais à chercher.

Depuis ce temps-là, conclut la légende, l’homme a fait le tour de la terre, il a exploré, escaladé, plongé et creusé, à la recherche de quelque chose qui se trouve en lui.

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